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l'adolescence

Updated: Apr 9, 2018




L'adolescence est un moment particulier. Un moment de transformation et de transition de l'enfance vers l'adulte.

Transformations physiques et psychiques qui bien souvent s'intriquent les unes dans les autres. A l'enfance qui est le moment de la découverte de la construction, de la socialisation, de l'identification aux valeurs et aux modèles de la famille, suit cette période où le sujet remanie en lui ce qu'il a appris, intégré, cru même parfois.

C'est surtout un moment de "requalification" et de confrontation à soi même et au monde environnant.

Les identifications se déplacent, et parfois même cela prend la forme d'une contestation, d'une opposition y compris agressive, ou d'une indifférence, d'un repli sur soi.


C'est également le moment où les parents ne sont plus perçus comme les héros infaillibles qu'ils étaient durant l'enfance, l'adolescent commence à réaliser qu'ils sont des personnes avec leurs propres rêves, leurs propres contraintes, leurs choix, leurs blessures, leurs propres énigmes ...et l'adolescent peut venir provoquer, mettre au défi, voire même faire mal en réaction.


C'est un moment de grandes ambivalences où l'on voudrait se penser indépendant de la famille alors que l'on éprouve encore en soi les besoins et les nécessités de l'enfance.

D'impatience mêlée de peur... ce qui rend difficile plus encore à savoir se situer tant les besoins et les désirs sont changeants.


C'est un moment où le regard et la place que l'on occupe au sein du groupe de pairs deviennent l'essentiel. Il s'agit alors de se créer et s'assurer de son identité, pour se définir et pour se sentir exister " indépendant".


C'est un moment où tout est réinterrogé de façon inconsciente et consciente également. C'est un temps d'angoisse, de colère, d'opposition ...

D'angoisses sur son corps car l'adolescent est confronté au réel de sa transformation, d'angoisses sur son image, son devenir personnel, sentimental, social.


Toute la difficulté de la clinique de l'adolescent est qu'il n'y a pas de séparation stricte entre le normal et le pathologique . Disons plutôt que les choses se situent sur un continuum et que nous les pensons plutôt en terme de quantité et d'investissement.

Que cela signifie t'il ?


Qu'un comportement agi ou un type de pensée n'est pas pathologique en tant que tel mais que tout dépend de la place qu'il occupe, de sa "quantité " en quelque sorte.

Par exemple : les complexes physiques sont attendus à l'adolescence ( en lien justement avec ces transformations physiques et ces changements d'identification) mais tout est affaire de proportion.

Cela peut être un "petit complexe" qui demande à juste être rassuré, comme cela peut prendre toute la place psychiquement, devenir une obsession , entraîner des comportements en réaction qui s'enchevêtrent et rendent la vie de plus en plus rétrécie et douloureuse, empêchant tout apprentissage, tout investissement vers d'autres champs qui seraient source épanouissement. Le complexe peut être également le haut de l'iceberg en quelque sorte, c'est à dire qu'il vient donner représentation à des problématiques encore plus profondes qui ne peuvent même pas être mises à jour car elles sont recouvertes par le complexe devenu obsession.

Le "petit complexe" peut être rassuré en famille ou si le besoin se fait sentir par quelques consultations transitoires.

Le symptôme qui envahit toute la vie psychique demande une prise en charge plus approfondie. La réassurance ne suffit plus, il faut un travail de fond sur ce qui le fabrique, ce qu'il implique et représente pour arriver à le dénouer.

Autre exemple un certain repli sur soi, avoir ses secrets est également habituel car il s'agit d'une nouvelle intimité qui se construit à l'abri du regard des parents ( mais sous leur bienveillance ). Seulement un repli total, une rupture des liens, du contact, un désintérêt de tout peut aussi être le signe d'un profond mal être ...


La quête identitaire , être homme ou être femme, et comment l'être ou le devenir font partie des grands questionnements inconscients de l'adolescence. Ces questionnements sont d'autant plus difficiles que les fondations sont fragiles.

Les réponses ou les tentatives de réponse à ces questionnements inconscients douloureux peuvent être spectaculaires, inquiétantes ou bien encore véritables signes d'alerte d'une problématique plus profonde qui risque de s'enkyster.


Les problématiques mises en sommeil dans l'enfance, notamment durant la scolarisation en primaire, peuvent se réveiller. Ainsi que les événements vécus ( traumatismes, événements de vie difficiles vécus directement ou indirectement par les proches..) Les achoppements autrefois invisibles se donnent alors à voir d'une façon déplacée c'est à dire par des comportements, des actes ou des paroles qui font problèmes.


Les épreuves, les deuils ( symboliques ou effectifs), les déceptions, les attentes déçues, les frustrations, les idéaux inatteignables et écrasants, les inhibitions, le poids de l'environnement social et culturel vient à être majoré et interrogé dans cette période de grande vulnérabilité et de grands bouleversements.



Le rapport à l'autorité, toutes formes d'autorité : la loi, le collège et le lycée, l'enseignement, les professeurs, les règles de vie, les parents, la "société" dans son ensemble et de façon souvent vague.

Le rapport à l'interdit, aux limites y compris celles du corps ( comportement à risque, mise en danger, addictions, transgressions).

Le rapport aux adultes en général (parce qu'on se pense soit même l'être devenu même si ce n'est pas toujours le cas ) ...

Le jeune sujet va chercher à se positionner par rapports à toutes ces limites et cela est très différent d'un adolescent à l'autre.

Cette recherche peut être faite sous forme de passage à l'acte : actes de transgression, acte de délinquance, comportements à risque, attirance pour l'interdit, fascination morbide , ou bien au contraire inhibition, soumission et difficulté à se faire entendre, devenir victime de rejet socialement, de harcèlement, devenir un bouc émissaire par exemple.


Souvent parce que l'état de bouleversement est grand et entraîne une difficulté à "mentaliser" les choses c'est le corps qui devient le théâtre des symptômes : scarification, dysmorphophobie ( perception déformée de soi), troubles alimentaires, agitations et excitations, anesthésies partielles, douleurs inexpliquées et récurrentes, fatigue intense ...


Les symptômes que peuvent présenter l'adolescent demandent à être entendus et pris en compte afin qu'ils ne deviennent pas le seul "moyen d'expression" de la vie psychique. Ils demandent à être "décrypté" par lui et pour lui, afin qu'ils puissent s'en déprendre et grandir plus harmonieusement. Ils peuvent être entendus comme la marque visible de conflits psychiques internes.


Ce décryptage ne peut pas toujours se faire en famille. Tout d'abord pour préserver l'intimité nécessaire de chacun, mais également car cela demande une expertise spécifique, tant dans leurs compréhensions que dans la façon de les mettre au travail pour le jeune patient. Le psychologue clinicien est une personne tierce. hors du champ familial et social de l'adolescent.

La parole que l'on tient sur soi et la façon dont elle est interrogée, relancée, appuyée et interprétée est tout à fait spécifique lors de la consultation ou de la séance de psychothérapie.

Il s'agit de tout autre chose que d'une parole entre amis ou en famille.

L'objet de la libération de cette parole là est de redonner le sens psychique aux choses vécues ou agies, de dés-intriquer ce qui fabrique les symptômes, d'avoir un autre regard sur ce qui se passe et de ramener aussi à une certaine réalité, aux limites structurantes. Cela permet de se situer et donc de se diriger.

Les consultations donne de la profondeur de champ et cela permet de sortir de l'agir ( du comportement , du passage à l'acte , des symptômes ).

Ce travail psycho-thérapeutique adapté aux adolescents permet une figurabilité la où l'activité de représentation psychique est en difficulté et ne se manifeste plus que dans le symptôme.


Souvent ce temps de l'angoisse ne nécessite qu' un soutien ponctuel ou transitoire pour dépasser ces peurs là et certaines pensées avant qu'elles ne deviennent envahissantes et se cristallisent.

Les adolescents comme les enfants sont très mobiles psychiquement et leurs capacités d'évolution sont pleines. Cependant certaines situations nécessitent quant à elles une prise en charge plus approfondie et régulière dont les modalités pourront être discutées avec la famille.

Comme l'adolescence est une période de "requalification" une prise en charge précoce des problématiques qui se présentent, offre à l'adulte en devenir de ne pas avoir à se construire avec ses symptômes et de les garder enterrés au fond de lui. N'oublions pas que tout se transforme et se déplace toujours. Et ce qui posaient difficultés, ce qui étaient sources de souffrance va venir se représenter à nous ultérieurement dans notre vie futur ( travail, vie sentimentale, sociale, personnalité ) si nous les laissons s'installer en nous et se sédimenter.


Un adolescent qui souffre est aussi un adolescent qui fait souffrir ses proches directement ou indirectement.

Inquiétudes, angoisses, culpabilité, interrogations sans réponses , blessures, déceptions, sentiment d'impuissance, étrangeté, incompréhension, sentiment d'ingratitude...

Comportements, idées, mots, façon d'être que l'on ne reconnait plus, que l'on n'aime pas, qui déçoivent, désorientent, confrontent, blessent ... il faut également un lieu tiers où en parler, ou y penser, où être guidé et soutenu.

Lorsque j'accompagne les adolescents ( consultations ou psychothérapies) je propose également aux parents des rencontres régulières et des entretiens qui leurs sont dédiés pour aborder tout cela et les soutenir.

Bien évidemment la stricte confidentialité de ce qui est dit est respectée. Qu'il s'agisse des séances de l'adolescent comme lors des entretiens avec les parents, ou la famille. Les propos des uns ne sont pas rapportés aux autres. Il en va de la confiance et de l’efficience du travail en cours et de préserver la possibilité pour chacun d'avoir recours à un lieu d'écoute et de soutien tiers.


Si vous avez des questions n'hésitez pas à me contacter par téléphone ou à venir me rencontrer pour les exposer.

Je rencontre toujours les parents, ou les éducateurs de l'adolescent seuls avant toute prise en charge.





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